Technologies d’assistance

Malgré un nombre croissant de personnes ayant besoin d’aides techniques dans tous les pays, 5 à 15 % des personnes seulement – soit 1 sur 10 – y ont accès. Dans le monde, il existe des besoins non satisfaits pour 200 millions de personnes ayant besoin de dispositifs permettant de corriger une mauvaise vue ; 75 millions de personnes ayant besoin d’un fauteuil roulant ; et plus de 400 millions de personnes qui auraient besoin de dispositifs pour une déficience auditive tels que des aides auditives. Des coûts élevés, un financement insuffisant, une disponibilité limitée, l’absence de sensibilisation et un manque de personnel convenablement formé peuvent expliquer ces lacunes, entre autres raisons.

Des problèmes se posent aussi bien dans les pays à revenu faible que dans les pays à revenu élevé. Très peu de pays dans le monde ont développé une politique ou un programme en matière de technologies d’assistance au niveau national et les aides techniques sont donc fournies par le secteur privé. Même dans les pays à revenu élevé, les aides techniques sont souvent en nombre réduit ou ne sont pas couvertes par les régimes d’assurance maladie ou de protection sociale, conduisant à d’importantes dépenses à la charge des utilisateurs et de leur famille. Il peut arriver que les malades dépendent de dons occasionnels ou d’œuvres caritatives, ce qui signifie souvent que les produits sont de moindre qualité ou inadaptés aux besoins de la personne. Ceux qui peuvent se le permettre achètent dans bien des cas les articles dans des pharmacies, des cliniques privées ou des ateliers. Dans ces cas de figure, bien souvent, on n’explique pas aux personnes comment utiliser le produit en toute sécurité et les acquéreurs ne bénéficient pas non plus de rendez vous de suivi qui sont pourtant indispensables pour s’assurer que le produit répond aux besoins de la personne et fonctionne correctement.

Les services proposant des technologies d’assistance sont souvent indépendants et ne sont pas intégrés aux soins, allant des soins primaires aux soins tertiaires. Il arrive que les gens doivent se rendre à de multiples rendez vous prévus à différents endroits, ce qui coûte cher et ajoute au fardeau imposé aux utilisateurs et aux aidants, ainsi qu’aux budgets de santé et de protection sociale. Le manque de personnels de santé et leur répartition inégale, associés au fait que bien souvent, ils ne disposent pas des aptitudes et compétences nécessaires pour répondre aux besoins de la population, représentent un autre défi.